DE HENRI III. [l5$7]                            32'J
procureur en la cour des aides; les blâma aigrement de ce qu'ils avoient envoyé Sardini prisonnier en la Con­ciergerie, à cause que de son authorité il avoit fait imprimer l'edit du doublement des daces publpeu de jours auparavant en ladite cour, et fait mettre en l'arrest de publication qu'il avoit été publié et registré. Ce requerant et consentant le procureur général du Roy, combien que par ledit arrest eût été dit et fait écrire par le greffier qu'il avoit été publié de l'exprès commandement du Roy, et après plusieurs réiterées jussions. Et envoya Sa Majesté ledit president, entouré du grand prevost et de ses archers, retirer Sardini de la Conciergerie, et lui ramener par la main au Louvre; et puis lui ordonna d'aller en sa maison, qu'il lui donna pour prison, le pauvre president demeura quinze jours (0.
Le mercredy 21 janvier, le samedy et mercredy sui­vans, furent pendus cinq faux monnoyeurs; et le same­dy, dernier du mois, fut bouilly aux halles (a) celui qui étoit comme le maistre de ces ouvriers d'iniquité.
Le samedy 21 février, sur le soir, le Roy étant au Louvre fut averti de quelque sourde entreprise qu'on disoit se faire à Paris contre lui et la ville de Paris (3). Pour cc, t-il renforcer ses gardes, et lever les ponts-levis; fit aussi faire la ronde par les rs de la ville.
Le lundy ensuivant, le duc de Mayenne en parla en
(-) Quinze jours: La conr des aides avoit raison de faire arrêter Sar­dini. Mais Henri iii avoit besoin de ce partisan, et le soutenoit. — (*) Bouilly aux halles : Autrefois les faux monnoyeurs étoient con­damnés i étre jetés vivans dans une chaudière d'eau bouillante. — (3) Contre lui et la ville de Paris : Cette entreprise est racontée avec détail dans un procès-verbal de Nicolas Poulain, qu'on trouvera i la, suite du Journal de Henri ni.
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